Le Jûdan est le commencement

Aujourd’hui, un de mes proches élèves a été promu Jûdan par Hatsumi sensei. Cédric (à gauche sur la photo) s’est entrainé de nombreuses années avec moi et a un très beau Dôjô près de Paris.
C’est toujours un moment très spécial pour un enseignant lorsque l’un de ses élèves atteind ce haut rang.

Le rang Jûdan est le premier des rangs élevés, comme vous le savez les rangs au-dessus sont tous « Jûdan plus un élément ».

Nous les appelons les 11e, 12e, 13e, etc, car il est plus facile de les appeler par des numéros. Mais savez-vous que les noms réels pour ces rangs sont liés aux cinq éléments?

Le soi-disant « Jûichi dan» est en fait un «Jûdan chigyô Happô Biken » où « chigyô » est la frontière à la limite de Chi et sui. C’est pareil jusqu’au dernier rang: suigyô, kagyô, fûgyô, kûgyô.

Pour faire simple, le système de classement peut être divisé comme suit:

Débutant à Ikkyû équivaut à la maternelle.
Shodan à Yondan équivaut à l’école élémentaire
Rokudan à Kyûdan équivaut à l’école secondaire
Jûdan à « Jûgodan » équivaut à l’Université.

Vous rappelez-vous le premier jour vous entré à l’université et la façon dont vous vous êtes senti? Le monde a été le vôtre n’est-ce pas?

Puis, quand vous avez commencé à étudier pour de vrai, vous avez augmenté vos connaissances de façon spectaculaire. Le système Bujinkan est exactement le même.

Votre compréhension croissante de l’art vous transforme et vous prépare peu à peu à le vivre par vous même.

En fait, le dernier rang du Bujinkan est comme un diplôme d’ingénieur ou docteur.

Mais comme dans la vraie vie, quand vous «diplômés» de l’Université Bujinkan, vous avez seulement acquis les connaissances théoriques et vous n’avez aucune expérience de la vie réelle. Le vrai travail peut alors commencer.

Le Jûdan est la première étape pour devenir un vrai pratiquant.
Cédric, bonne chance dans cette nouvelle voie. Et n’oublie pas que je suis là si tu as besoin d’aide ou de conseils.

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SONKEISHIN

Le Bujinkan est de plus en plus grand en quantité, mais il me semble que certaines de ses qualités originelles ont tendance à disparaître. Et 尊敬 心 sonkeishin (respect) semble être le premier sur la liste des qualités en voie de disparition.
Je m’entraîne dans le Bujinkan parce que je respecte profondément notre Sôke Hatsumi Masaaki. Le respect que j’ai pour lui, n’a rien à voir avec les arts qu’il enseigne ou nous montre, mais avec l’homme qu’il est. J’ai été en contact avec quelques « grands hommes » dans ma vie, mais aucun, à ce jour, n’a été capable de me façonner, de m’influencer de la façon dont il la fait. Je suis qui je suis parce que j’ai eu le privilège de rencontrer Sensei en Juillet 1987, au premier Taikai européen organisé par Peter.

C’était il ya près de 25 ans (plus de la moitié de mon âge) et au travers des enseignements permanents (martiaux et non martiaux) de Hatsumi sensei, j’ai été formé pour devenir un véritable être humain.

Les Arts du Bujinkan développent principalement un sentiment que l’on appelle l’intuition. Le Sakki test est la preuve pragmatique que l’on a atteint ce niveau d’intuition.

En latin, «intuition» est «intuitus » et signifie « l’acte de voir les choses ». Notre formation Bujinkan développe notre «vision» et nous allons progressivement devenir capables de voir ou «sentir» toute situation mieux que beaucoup d’autres. Le sixième sens est commun à tous les êtres vivants, mais il est rarement accessible aux humains. Heureusement, les longues heures d’entraînement intense le déterre au sein de notre cerveau et le rend disponible pour nous. Grâce à l’enseignement d’Hatsumi sensei, nous apprenons à devenir plus intuitif, c’est à dire au courant des choses apparemment sans réfléchir. « Ne pensez pas!», Comme il dit souvent en classe.

L’intuition est aussi 感 覚 kankaku en japonais et signifie «sensation, ressenti». Plus nous «ressentons» (à travers nos 5 sens) et plus nous développons notre sixième sens.

Maintenant, avec humour, le mot 尊敬 心 sonkeishin (respect) est en quelque sorte lié à la façon à laquelle nous regardons les choses. Mais, comme « kankaku» n’existe que dans le présent, « sonkeishin » est lié au passé.

Respecter quelqu’un, c’est l’observer au travers de ses actions passées. Le Dictionnaire en ligne d’étymologie dit qu’il vient du latin respectus « égard, considération », littéralement « action de regarder en arrière quelqu’un, quelque chose », pp. de respicere « regarder en arrière, considerer, examiner ».

Ce qu’un homme a accompli dans sa vie est ce qui crée le respect. Mais le Bujinkan grandissant en quantité, j’ai de plus en plus l’intuition que moins de respect est démontré aux anciens. N’oubliez pas que vous êtes qui vous êtes et ce grâce aux anciens qui l’ont rendu possible. Regardez comment Sensei parle de Takamatsu sensei. C’est ainsi que vous devriez vous sentir à propos de ceux qui ont partagé avec vous ce que vous êtes si fiers d’avoir aujourd’hui. Obtenir un Jûgodan ne vous libére pas de sonkeishin, au contraire.

Avec le temps, certains arguments, les désaccords et les combats peuvent apparaître avec vos aînés, mais il ne faut jamais montrer un manque de sonkeishin pour eux.

Si vous le faites alors 尊敬 心 sonkeishin (respect) va se transformer en 损 敬神 sonkeishi (perte de révérence) et la magie Bujinkan sera perdue.

Merci Sensei pour vos conseils tout au long de ces années, et pour votre aide à devenir un adulte.

Respectueusement, votre élève Arnaud

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Ken Tai Ichi Jô

Dans le Bujinkan, il y a le concept de 劒 体 一条 ken tai Ichi Jô (le corps et l’arme sont un).
 Ce concept prend tout son sens lorsqu’on manie une épée lourde en 片 手 Katate (une main) car le bras libre est souvent en travers du chemin de la lame. Et cela est encore plus difficile à gérer avec une lame à double tranchant.

Nous avons découvert ce même problème lorsque nous avons étudié le Tachi. Mais avec le Ken cela se précise davantage.

Dans le Kukishin Ryû, l’un des Kotsu est de «garder les coudes / bras près du corps », c’est pour la même raison. Si vous vous entraînez avec 万 力 gusari 锁 manriki, c’est également obligatoire.

Lorsque j’étais en poste au Liban à l’ONU, j’ai assisté à une démonstration * très intéressante de Kukri par l’armée népalaise. C’était impressionnant et j’ai remarqué que les 200 soldats se déplaçant à l’unisson ont gardé leur bras libre replié, toujours proche du corps, coude au corps et main à côté du visage. J’ai pris une vidéo que je pourrais poster ici un jour.

Donc, comme nous découvrons le Ken, s’il vous plaît garder votre bras libre le plus près possible du corps à tout moment. Quoi que vous fassiez une nouvelle arme doit commencer lentement. La première réalisation est d’éviter de se blesser.

■ Une arme n’a pas de conscience ni d’intention. Elle se déplace naturellement suivant les lois de 重力 Jû ryoku (gravité).

■ Une arme n’est pas impressionnée par votre grade, elle fera ce que vos mouvements du corps lui font faire.

■ Par conséquent, une arme doit devenir un véritable «prolongement naturel» de votre corps / esprit, afin d’éviter les accidents. **

Confiance et aisance sont les résultats naturels de répétition lourde et longue. Alors s’il vous plaît entrainez-vous lentement dans vos mouvements Katate, ils sont très puissants et dévastateurs avec une lourde épée. Votre sécurité (et celle de vos voisins) devrait toujours être votre première préoccupation en matière de formation. Ne soyez pas trop présomptueux sur vos propres capacités, apprendre, étape par étape, et garder votre bras libre proche de votre corps.

Si vous ne faites pas attention et n’apprenez pas correctement ces mouvements au ralenti, à la place de 劒 体 一条 ken tai Ichijô, vous allez faire 献 体 一 冗 Kentai Ichijô, et « donner votre corps inutile à l’hôpital pour la recherche médicale « . Intéressé?

 

 

 

* Le khukuri (Nepali: खुकुरी) (alternativement orthographié khukri ou kukri) est un couteau népalais avec un bord incurvé vers l’intérieur, utilisé à la fois comme un outil et une arme

** Ceci est également valable pour n’importe quel objet ou une arme.

NB: Dans un post précédent, j’ai écrit à propos de la faiblesse des l’épée Taichi en bois qui peuvent se casser facilement lors de l’arrêt d’une attaque dans le Dôjô. Pour ceux d’entre vous qui en utilise une, ajoutez une couche ou deux de ruban adhésif pour augmenter la sécurité et réduire les risques de blessure pendant l’entraînement. En outre, cela va ajouter un peu plus de poids, ce qui est encore mieux.

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KEN NO SUI NO KATA

Le Ken est lourd et a besoin de beaucoup de mouvement circulaire pour couper l’adversaire.

Pour appliquer un « omote Shuto-like » coupe sur le côté du cou et pour être sûr de faire glisser la lame entre le casque et le yoroi (niveau des épaules), vous devez utiliser votre taijutsu et kosshi du Gyokko Ryû.
3 points clés:

• l’épée est dans le prolongement du corps au-dessus de la tête.
• le poignet est cassé et inversé
• la lame est aussi horizontale que possible

Partir de Ichimonji (kamae avec la lame à plat sur le bras). De ce kamae, lever l’épée au-dessus de la tête et la soutenir avec vos doigts étendus. Puis faire un mouvement de type « lasso », la lame toujours aussi à plat que possible au-dessus de la tête avec un mouvement complet du corps à l’aide de tenchi (axe vertical du corps) en tant que point de pivot. L’action de pivot pour « jeter » le corps s’obtient grâce à l’orteil gauche (jambe vers l’avant). Le poids du corps est transféré progressivement de la jambe arrière vers la jambe avant (les hanches restent stabilisées), ce glissement de l’axe du corps vers l’avant induit une accélération de la lame.

La vitesse de rotation de la lame ajoutée aux mouvements du corps crée une puissance dévastatrice de coupe / écrasement de l’adversaire.

 

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Shiken no Ken

Le 四 賢 の 劒 shiken no ken (quatre vertus du Ken) sont les 4 règles de base que j’ai trouvées à ce jour dans ma recherche et formation avec les Ken Chinois.

Après avoir donné deux séminaires sur les Ken Chinois j’en ai fait une 私 见 Shiken (opinion personnelle), sur la façon de former et d’enrichir notre pratique Budô à l’aide de cette arme nouvelle et fantastique.

Au travers de  试 験 Shiken (étude et expérience), et des échanges avec mon collègue Jûgodan, j’en ai déduit le « shiken no ken », ou 4 / règles vertus des Ken Chinois :

C’est G.A.M.A.N: *

1. POIDS : Comme pour le Tachi, je pense que l’épée métallique est nécessaire pour bien comprendre les différences majeures dans l’équilibre de la lame. Le sentiment de  重力 Jû ryoku (gravité) est créé par la dynamique. Lancer le corps au travers de la lame. Si vous n’avez qu’un Ken en bois, mettez un peu de poids à l’extrémité pour obtenir ce sentiment de noyade de la tête de la lame lors du déplacement.

2. SENSIBILISATION AU DANGER : Attention, entrainez-vous lentement, le rythme de la lame est différent du sabre japonais. Cela se vérifie fortement lors de grandes (et nécessaire) coupes horizontales, ces mouvements prennent beaucoup d’espace. S’il vous plaît, avant de réaliser ces mouvements, vérifiez l’espace autours de vous afin d’ éviter de heurter les murs ou vos amis du Dôjô. Aussi, pour ceux qui s’entraîne avec une épée en bois, sachez que les Ken « taichi » en bois sur le marché sont très fragiles, ils ne bloquent pas une attaque comme le ferait un vrai bokken. Ils peuvent se casser facilement et devenir dangereux pour vous-même, votre partenaire et vos voisins.

3. MOUVEMENT ET Aruki: Une lame droite ne peut que créer un mouvement de coupe que si le mouvement est circulaire. Donc se déplacer de façon circulaire avec vos jambes et le corps lorsque vous faites une technique. Le mouvement du corps consiste à recréer la courbe manquante (反り, sori) de la lame chinoise.Le Ken jutsu chinois semble être à l’origine de notre Aruki particulier au Taijutsu du Bujinkan. Utilisez vos jambes et descendez encore plus bas.

Jeu de jambes, jeu de jambes, jeu de jambes!

4. NATURE: Entrainez-vous aux techniques du Tai Jutsu traditionnelles avec le Ken :

a)     Quand le Ken est en rengainé (tenu dans la main gauche) aet quand le Ken est sorti du fourreau et tenu dans la main droite (le fourreau est dans la main gauche et est utilisé comme un bouclier)

b)    essayez sans fourreau , la main gauche est libre et vous pouvez changer facilement le Ken de main.

Soyez patient, entrainez-vous correctement, persévérez et si vous appliquez ces conseils, je suis convaincu que vous atteindrez un niveau élevé de 知 见 Shiken (expertise et l’expérience *).

Amusez-vous!

* 我 慢 GAMAN moyens: la patience, la persévérance, la maîtrise de soi, l’endurance

** S’il vous plaît noter que ceci est « Shiken » et NON « Chicken » … J

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Comment Bouger son Ken ?

Depuis que Sensei donne un thème de formation par an, je fais de mon mieux pour faire mes «devoirs» avant d’aller au Japon pour mon premier voyage de l’année. Cette année du serpent n’est pas différente des autres. C’est pourquoi j’écris beaucoup de choses sur le Ken Chinois, thème principal de l’année qui débute.

J’écris surtout pour me forcer à comprendre et pour garder une trace de ce que je découvre. Si tout cela peut vous aider alors c’est encore mieux. Aujourd’hui, je devais faire du  bô jutsu à Dortmund, mais Nona Simakis et ses élèves m’ont  « forcé » à donner un séminaire Ken à la place. J’ai donc essayé de partager mes découvertes avec eux et c’était agréable. Je peux me tromper avec mes conclusions, mais les mouvements que nous faisions avec le Ken avaient du sens et fonctionnent correctement.

Certains m’ayant demandé pendant le cours comment je procédais dans mes recherches et comment je trouvais ces mouvements de Ken, je vous dévoile ici mes derniers secrets et mon modus operandi :

  • Premièrement : le Ken étant chinois, j’ai lu et vu beaucoup de choses sur les périodes historiques des royaumes combattants en Chine et des dynasties Qin et Han successives. Pourquoi ? Parce que l’histoire est à l’origine de la mise au point d’armes spécifiques.
  • Deuxièmement : je me suis entraîné et j’ai étudié les mouvements de base possibles avec un Ken. Pourquoi? Pour comprendre l’équilibre de l’arme, les limites et les possibilités.
  • Troisièmement : pour commencer, j’ai mis en place un ensemble de kamae possibles (Sensei a dit qu’il n’existe pas de kamae en Ken). Pourquoi? Parce qu’un mouvement est le résultat d’une rencontre. Il est créé pour une raison et pour nous garder en vie. Les postures de départ servent à cela.
  • Quatrièmement : j’ai travaillé sur les différentes prises en main possibles et sur leur utilisation possible. Pourquoi? Parce que chaque arme respecte ses propres règles. Pas étonnant que Sensei enseigne le Ken seulement maintenant. En effet, je ne pense pas que nous aurions été en mesure de comprendre le pouvoir de cette arme si nous n’avions pas étudié les principes des autres armes majeures du Bujinkan.
  • Cinquièmement : J’ai étudié comment appliquer les ensembles Kukishin et Togakure de biken jutsu avec le Ken. Pourquoi? Parce que ces techniques ont évolué à partir du Ken, elles en découlent). Le Ken a créé le Tachi, qui a créé le katana. Il y a un calendrier d’émergence des techniques et des armes et nous nous devons de le respecter.
  • Sixièmement : j’ai appliqué les mouvements de base du Taijutsu avec le Ken, principalement Sanshin no Kata et Kihon Happô. Pourquoi? Parce qu’il est toujours plus facile d’apprendre une nouvelle logique quand tout le reste est déjà connu. On n’a plus qu’a se concentrer sur les 10% différentiels. *
  • Septièmement : j’ai « inventé » une série de mouvements qui ont l’air très chinois pour libérer le corps de l’arme. Pourquoi? Parcequ’un ensemble répété de mouvements est la meilleure façon pour le corps de découvrir son nouvel équilibre et de corriger ses erreurs. Ce type d’étude se fait toujours lentement pour donner une chance à l’organisme (corps/esprit) de s’adapter.
  • Faites vos devoirs, suivez ces étapes si vous le souhaitez, et vous serez prêt et pour tirer le meilleur parti de votre prochain voyage au Japon.

* Sensei a dit récemment que le Sanshin no Kata a été conçu à l’origine pour les Chinois Ken.

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Kenwonigiru: Comment Tenir Le Ken

Le Ken n’a pas de Tsuka perpendiculaire à la lame. Au contraire, la garde est en ligne avec
celle-ci. Par conséquent, votre index glisse souvent sur le dessus de la garde et se retrouve près de la lame.

Dans un cours récent, Sensei a expliqué que l’utilisation des doigts était d’une
importance capitale afin de diriger les tranchants de la lame correctement. Après des heures d’entrainement, j’en suis venu à mes propres types de saisie de cette garde étrange. Je les partage ici pour ceux qui essaient de comprendre cette arme assez curieuse. Ce sont mes propres découvertes et donc elles peuvent être être totalement fausses (ne me croyez pas).

Problèmes rencontrés:
1. Le(s) doigt(s) couvre(nt) la garde
2. L’épée est lourde et difficile à tenir dans la main sans une bonne prise
3. la saisie de l’épée peut être inversée
4. La forme de la garde autorise plus de prises/saisies que celle d’ un sabre
japonais traditionnel.
5. L’inertie de l’épée est importante.
6. Le corps se déplace beaucoup et l’épée droite est souvent utilisé comme un fouet

Tout ce qui précède m’a fait penser à un jeu de saisies de garde. Je les ai appelées 劍 を 握る, Kenwonigiru ou « tenir le Ken ».

Ce qui suit sont quelques photos montrant les saisies les plus courantes que j’ai fini par
définir, il pourrait y en avoir d’autres encore à découvrir.

1. Saisie poignée inversée:

La lame est à l’envers et les doigts enveloppent la tsuka. Idéal pour une sorte de Kage no
Kamae, cachant la lame dans le dos. Peut être fait avec la main gauche aussi.

Important: En fonction de la taille de la lame, il est possible de plier le bras un peu pour que
la pointe de l’épée ne blesse pas votre dos ou votre aisselle lorsque vous changez la position
de l’épée.
Cette saisie permet au corps de se déplacer librement et / ou changer de main facilement
car la partie principale de la Tsuka est libre. Changer de main est important.
Vous pouvez également utiliser cette prise pour frapper l’adversaire avec le pommeau de
l’épée. Dans ce cas, la lame est supportée par le bras qui la recouvre. C’est comme donner
un Tsuki avec le Kashira (pommeau).

2. Estoc à courte distance:

Lorsque vous plantez avec le Ken, votre corps est derrière le plat de la lame, paume vers le haut. Les photos suivantes montrent la même prise par dessus et par dessous. Comme j’ai de
petites mains, il est plus facile pour moi d’utiliser uniquement l’index, mais cela peut être fait
avec 2 doigts.

Notez que sur les photos ci-dessus la lame est le prolongement de la main. Elle est comme
un sixième doigt.

Vous pouvez utiliser la main droite ou la main gauche. Le Ken est utilisé comme un Hanbo et
change de main dans les mouvements.

Cette saisie peut également être utilisée pour frapper (choquer) le corps de Uke, la tête, les
jambes ou une arme dans un mouvement de rotation du corps.

3. Yubi Ippon Jûbun:

Il s’agit de la prise la plus commune qui vient naturellement en raison de nos habitudes en
escrime japonaise. L’index généralement occupé par la Tsuba glisse vers le haut, vers la
lame. Je pensais que c’était une erreur j’ai essayé de la corriger jusqu’à ce que Sensei a dit
que le positionnement des doigts était important.

L’index étendu donne plus de précision et de puissance à vos mouvements lors d’un coup d’estoc, de déviation ou de blocage.

4. Yubi Nippon Jûbun:

Cette saisie est similaire à la précédente mais est plus stable en cas de rencontre dure. J’ai découvert que j’utilisais les deux. Ne pensez pas trop, laissez vous aller et votre corps le fera pour vous.

J’espère que ces notes vont vous aider. Je ne pense pas que ce sont les seuls Kenwonigiru qui
peuvent être réalisé avec le Ken, mais ils couvrent de nombreuses possibilités. Je vous rappelle que ce ne sont pas des « Waza officielles du Bujinkan », mais le résultat de ma formation personnelle récente et de mes idées.

Comme il s’agit de « Ji an nen », n’hésitez pas à développer vos propres idées et les pensées durant la jyanen dédiée à Jian Nen. *

* pour les nouveaux arrivants s’il vous plaît, cf. mon précédent post « Jyanen ou Jian Nen ? »

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Le Ken est Mu Kamae

Hatsumi Sensei a développé les techniques de Ken en disant qu’il n’y a pas de kamae établis pour le Ken. C’était la même chose lorsque nous avons commencé l’étude de Tachi waza.
Mais on commence toujours à partir d’une posture du corps en fonction de la situation. Lorsque vous assistez à des cours ces jours-ci, vous pouvez observer plusieurs genre de kamae ou, pour mieux m’exprimer, les attitudes du corps ressemblent à des kamae que nous avons étudiés par le passé. Je me suis entraîné tout seul avec ces « no kamae » et je les ai trouvés intéressant pour le commencement de l’étude de cette nouvelle arme.

Le Ken se déplace souvent comme un lourd Hanbô mais, à cause de la lame à double tranchant, les Kamae du Hanbô ne sont souvent pas possible à réaliser. Par exemple, si nous pouvons utiliser Tate no kamae ou Munen Nusô  no kamae, ou encore Kage no kamae, il est évident que le Hira Ichimonji no kamae et le Otonashi no kamae sont à éviter!

Voici quelques-uns des « no kamae » que vous pouvez étudier en relation avec le Ken.

Ils «ressemblent» a des Kamae mais ce sont des Mu Kamae 無 有 構え, l’inexistence d’attitude donnant la liberté à votre Taijutsu.

        

        

        

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Jyanen Ou Jian Nen?

Le signe astrologique asiatique pour l’année 2013 est le serpent (serpent noir ou serpent d’eau).

On l’appelle Jyanen (année serpent) en japonais et la nouvelle année vient de commencer il ya quelques jours. Quelques semaines avant, Sensei a dévoilé le thème de l’année qui est l’épée chinoise, 剑. L’épée chinoise (« jian » en Chinois, 剑) est appelée Ken (剣) au Japon.

D’avoir suivi les enseignements de Sensei pendant de nombreuses années, je suis habitué à sa façon intéressante de permuter les kanji et à sa capacité à créer des significations profondes dans une phrase en apparence superficielle ou un aphorisme. La beauté de la langue japonaise est que l’on (souvent lui) peut jouer à l’infini avec les sons et dire des choses différentes tout en utilisant les mêmes sons. Comme vous le savez, Maître Hatsumi est très friand de jeux de mots et de permutation de kanji.

Si l’on suit son raisonnement, ou du moins son «diabolique esprit» (un autre Janen 邪念) – nous pouvons dire que Ken est appelée Jian en Chine, peut-être, devons nous comprendre que l’année du serpent 蛇年 (jyanen) est aussi l’année de l’épée chinoise 劒 年 (Jian nen).
Jusqu’à l’été dernier, Sensei avait l’habitude de dire qu’en 2013 nous étudierions Yari mais aujourd’hui, nous étudions l’épée chinoise ! Que s’est-il passé ? Ici, nous ne pouvons que deviner. Au cours du DKMS Senseï a acheté une peinture rare de Amateratsu dans sa grotte (voir le post concernant que sur ce blog) qu’il a exposée au cours de l’entrainement. Peut-être est-ce le déclanchement du changement du thème annuel et de passer à l’étude du Ken Chinois.

Jyanen (année du serpent) sonne comme jiannen (année de la Jian). Mais savez-vous qu’il ya un lien entre le Jian / Ken et Amateratsu no Kami la déesse du soleil du Kojiki (mythologie japonaise) ?

Rappel Kojiki : A cause du frère d’Amateratsu, Susanô, la déesse du soleil a décidé de ne plus sortir de sa grotte. Conséquence : il n’y avait plus de soleil sur la terre. Tous les dieux réunis ont décidé d’organiser des danses et de la musique en demande à la déesse. Ils ont finalement réussit à convaincre Amateratsu de sortir, c’est pourquoi tous les matins le soleil se lève et éclaire l’humanité.

Peu de temps après l’incident de la grotte, Susanô est allé combattre une hydre à huit têtes. Comme notre Hercule de la mythologie grecque, il a eu un moment difficile, mais il a finalement tué le monstre. Après sa victoire Susanô trouve une épée (le fameux « Kusanagi no Tsurugi ») à l’intérieur de la queue de l’hydre. Susanô décide de la donner à Amateratsu afin de régler leur différend sur l’incident de la grotte. C’est pourquoi ces deux événements sont liés historiquement ou au moins dans la mythologie japonaise. Mais ce n’est pas tout.

Amateratsu était la grand-mère de Ninigi no Mikoto, le premier empereur du Japon et lui a donné cette épée, le miroir et le bijou (les trois insignes de l’empereur du Japon) pour montrer à tous qu’il était soutenu par les dieux. Telle est l’origine de la puissance impériale, et la preuve du lien entre l’Empereur et les dieux.

En commentaire, Wikipedia explique que «le Regalia impérial du Japon (三種 の 神器 Sanshu no Jingi / Mikusa no Kandakara), également connu sous le nom des Trois Trésors sacrés du Japon, se composent de la épée Kusanagi (草 薙 剑 Kusanagi no Tsurugi), du miroir Yata no Kagami (八 咫 镜), et du bijou Yasakani no Magatama (八尺 琼 曲 玉) Les insignes représentent les trois vertus principales:. La bravoure (l’épée), la sagesse (le miroir), et la bienveillance (le bijou).  »

Lorsque Amateratsu a donné l’épée Kusanagi à l’empereur, elle a dit que c’était pour chasser les démons, établir la paix et restaurer l’unité. Cette transmission de la puissance de la déesse du soleil pour le premier empereur est assez similaire à la transmission donnée à Hatsumi Sensei par le défunt Sensei Takamatsu. Sur le Makimono cette année, au côté de la Shinden, est écrite une phrase de Takamatsu Sensei: «Kami no Ori Tatara Hoken Tamarite Tôyô Ashi ara Rokuni Arabaru no Takamatsu Sensei Tamawari ». Ou « L’épée divine de protection, se transmet de Takamatsu à Hatsumi sensei afin de détruire le mal et d’instaurer la paix et l’unité ».

Les mythes véhiculent toujours des symboles et on peut facilement comprendre ici que, symboliquement, les dieux, en donnant Kusanagi au premier empereur ont en fait «transmis leur pouvoir » à l’humanité. Depuis ce jour, les humains devaient prendre la responsabilité de leur propre destin. Ce fut le début de notre civilisation.

Lorsque Takamatsu Sensei a donné les neuf écoles à Hatsumi Sensei, il a fait la même chose : il a transmis ce pouvoir à Hatsumi Sensei. Et on peut imaginer que c’est ce que Sensei fait en ce moment, il nous donne notre liberté d’action. Et la raison pour laquelle il le fait est, encore une fois, cachée à l’intérieur du kanji. L’année du Ken qui est 劒 年 (jiannen) peut aussi s’écrire 自 案 年 (ji-an-nen – année pensée à soi-même) ou l’année où nous devons réfléchir par nous même, c’est à dire devenir maître de notre destin, afin de décider pour nous-mêmes et d’être responsables de nos actes.

Au cours de toutes ces années, Hatsumi Sensei a créé un Dôjô pour nous amener à ce niveau: c’est le Bujinden, le lieu (palais?) pour la transmission.
Je vous remercie de votre confiance Sensei. J’espère sincèrement que nous serons nombreux à saisir cette chance de devenir un Bujin, un véritable être.

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Hôken = Kenpô

Après ce stage dédié à l’Epée chinoise j’ai pensé que je pouvais partager avec vous quelques-unes de mes trouvailles. Je commence seulement à comprendre le pouvoir de cette arme fantastique et j’ai encore beaucoup à m’entraîner pour en découvrir la richesse. Depuis le stage je m’entraîne chaque jour une demi-heure sur les mouvements particuliers de cette nouvelle lame. J’ai également tenté de comprendre ce que certains de mes amis ont partagés avec moi ce qu’ils ont appris au Japon depuis le début de ce thème de l’année.

Quelques points-clefs et découvertes pour vous aider dans votre pratique :

  1. NE PAS s’entraîner avec une épée japonaise (en bois ou en métal), cela ne vous permettra pas d’appréhender correctement la sensation du mouvement nécessaire à cette arme. La taille est également différente et il n’y a pas de courbure (sori).
  2. Même si Sensei a dit qu’il n’y avait pas de kamae ni de techniques en Ken, il continue d’utiliser quelques kamae caractéristiques tels que : shizen, hira ichimonji, tôtoku yôshi, ichimonji. Essayez-les, ils participeront à votre compréhension.
  3. Les mouvements du corps similaires au jûji aruki du Gyokko ryû peuvent être largement utilisés pour libérer la lame droite et créer un mouvement circulaire.
  4. La direction n’est pas importante puisque la lame peut frapper en avant, en arrière, à l’envers et même par derrière. Arrêtez de penser comme un Samurai ! Cette lame a été créée au moins 20 siècles avant le katana
  5. Le grand poids de la lame change totalement la manière de bouger son corps. Il est temps d’avoir un corps souple, et de réellement baisser les hanches.
  6. La lame « dirige » le corps mais le corps met librement la lame en mouvement de manière à lui permettre de « tirer » le corps. Pensez-y comme le yin-yang, une action magnétique ou quantique : les deux se nourrissent mutuellement
  7. Le Ken est la technique à l’origine des mouvements du Tachi, utiliser les mouvements de Tachi peut vous aider à appréhender la sensation du Ken
  8. Contrairement aux épées japonaises, le Ken est droit et a deux tranchants : ne vous coupez pas en remettant la lame dans son fourreau !
  9. Le Ken est lourd (plus qu’une lame japonaise ordinaire) donc prenez garde à ne pas vous frapper en faisant des furi (ça m’est arrivé pendant l’entraînement*)
  10. Le Ken passe facilement d’une main à l’autre comme vous le feriez d’un hambô. Ne pensez pas « épée », ne pensez pas, bougez !
  11. Le Ken, comme le Tachi, est essentiellement utilisé pour frapper, couper n’est pas le meilleur choix (lame droite). Le coup est porté avec tout le corps, souvent dans un genre de mouvement comme le Sanshin
  12. Si vous devez couper avec un Ken vous devez le faire avec tout votre corps, comme en taijutsu ordinaire. Bougez vos jambes !
  13. NE PAS penser au mouvement, laissez votre corps le faire et la lame prendra vie.
  14. Utilisez le fourreau (il est solide) pour parer les attaques ou vous aider à les contrer.
  15. Entraînez-vous au Sanshin avec le Ken. Apparemment Sensei a dit que notre « Sanshin no kata » a été conçu pour ce type de Ken Chinois.
  16. Le mouvement de Sanshin est important quand on utilise le Ken. Pratiquez les 5 éléments avec le Ken. En le faisant vous serez surpris de comprendre à quel point ils deviennent logiques avec ce type d’épée. En tout cas je l’ai été.
  17. Utilisez vos avant-bras pour bouger la lourde lame. Souvenez-vous que c’est à peu près comme les mouvements de Tachi en Katate.
  18. Utilisez vos avant-bras pour supporter la lame (côté plat). Et gardez-la près de votre corps.
  19. Gardez la lame près de votre corps autant que possible, pour frapper, tourner, couper.
  20. Ne pensez pas, faites-le ! et cela vous apportera la victoire**

Je me suis entraîné presque 30 ans au Bujinkan et cette nouvelle arme inattendue est comme un cadeau de Sensei. Mon conseil est de vous procurer une Epée Chinoise et de vous entraîner dur, vous découvrirez une nouvelle direction, 方(hô), un nouveau monde de possibilités.

Le Hôken 宝剣 (épée divine) de 2013 EST le véritable Kenpô 剣法(escrime), en fait je commence à penser que c’est là le véritable principe du combat à l’épée, hô no kenpô  法の剣法.

Chaque année Sensei propose un nouveau thème et chaque année je me sens comme un gosse à Noël, mais cette année avec cette nouvelle épée c’est comme avoir un magasin de Noël en entier (kurimasu ho) クリスマス舗.

Alors ? Ho Ho Ho or Hô Hô Hô?

*c’est un secret, si vous le répétez je nierais, c’est seulement entre vous et moi, okay ?

**NIKE est la déesse de la victoire en Grèce

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