Vendredi a commencé le Daikomyosai. La journée a bien commencé de sorte que Sakaya Oguri nous a rejoint à Kashiwa dans le train pour Shimizu Koen.
À l’arrivée, le « feeling Daikomyosai » était palpable. Sensei était en grande forme ce jour là comme si son anniversaire lui donnait de l’énergie en plus. C’est quelque chose d’étrange que j’ai toujours remarqué depuis 1990 lors de ma première visite au Japon pour un Daikomyosai.
Durant cette période de l’année, on dirait que Sensei est comme « habité ». Je suis toujours stupéfié par sa capacité à bouger si vite pour son âge. Il est un exemple pour nous tous.
Le cours du matin était comme un entrainement dans le brouillard car Juan-Manuel et moi étions tout-à-fait perdus. Sensei a encore parlé du feeling « Kasumi no Hô » (霞の方 thème de 2004) et d’avoir le sentiment de se battre dans le brouillard et je dois dire que Juanma et moi-même étions totalement en phase avec cette idée.
Si je devais définir en trois mots ce que nous avons fait, je dirai:
Ikken Hassô (Shinden Fudô Ryû):
C’est tiré du premier niveau du Shinden Fudô Ryû et signifie « un poing, toutes les directions », masi je préfère l’idée « d’unicité dans la multiplicité » ce qui donne un sens plus profond. En fait il serait difficile d’expliquer ce que Sensei démontre. La seule chose qui peut être répétée encore et encore est: aucune de force, aucune de tension, aucune d’intention, aucune idée.
Pour revenir sur le concept de Kasumi no Hô, c’était comme si il créait un brouillard qui piégeait Uke et le rendait aveugle à tout ce qu’il lui arrive. J’ai été Uke à plusieurs reprises et c’était comme si « il était absent, mais présent » comme Pedro l’a dit une fois. Vous êtes totalement perdu.
Les techniques ont été démontrées par différents Shihan et Sensei les a « changées » (voire les posts précédents) les formes en quelque chose d’informe. Après la journée d’entrainement avec mes partenaires Juan-Manuel Serrano et Stéphane Ladegaillerie, je n’avais aucun souvenir de ce que nous avions fait. Le jour 1 fut totalement deans le brouillard.
Tôtoku Hyôshi:
Dans l’après-midi Sensei a joué avec le concept de Tôtoku Hyôshi que nous connaissons du Biken Jutsu (pour les nouveaux arrivants c’est celui en Suwari où vous esquivez le Shuriken avec votre lame tenu verticalement face à l’adversaire). Comme vous pouvez le lire ci-dessous, « Totôku » à le sens de se protéger derrière la lame.
Sensei a utilisé ce concept expliquant que les guerriers du passé (probablement vers le début du 17ème siècle après que la paix fut établie et l’armure abandonnée) avaient des tiges de métal le long de l’avant-bras et qu’ils pouvaient parer une coupe en plaçant l’avant-bras devant eux.
Tout est une question de timing (Hyôshi) et votre protection avec l’avant-bras vertical vient au moment juste. Ce Tôtoku Hyôshio non seulement vous protège mais prend aussi l’équilibre de Uke.
Shitakara:
Ce dernier concept fut détaillé après que nous ayons travaillé le Tôtoku Hyôshi pendant un moment. Beaucoup d’entre nous réagissait plus avec le bras plutôt qu’avec le corps bien que Sensei ait insisté beaucoup sur l’utilisation du Karada (corps) dans tous le smouvements que nous faisons.
Shitakara (voire ci-dessous) est la manière dont vous dépliez votre corps mis en tension résultant de la réception Tôtoku Hyôshi. Comme vous le savez dans Tôtoku Hyôshi vous donnez votre profil à l’adversaire. Ici en raison de la distance, une fois que vous avez bloqué/esquivé l’attaque, votre corps est en tension sur lui même. Relâcher le corps en tension permet de finir Uke qui se retrouve au sol. La saisie n’est pas permise ainsi que le mouvement simple du haut du torse.
Ce que Sensei a expliqué durant ce premier jour de Daikomyosai, c’est qu’afin de ne montrer aucune force ni intention on doit réagir uniquement avec le Aruki Waza (marche). Pour mettre le haut du corps en action, le mouvement doit venir des jambes.
Le thème de cette année était d’utiliser les doigts et/ou de piéger les doigts de l’adversaire. Cette action doit être faite par le mouvement du corps et non décidée par le cerveau.
Le mouvement naturel est atteint lorsqu’on réagit seulement doucement aux mouvements de Uke sans décider que faire. « Chikara o Nuku »: en relâchant toute force, vous créez les conditions pour prendre conscience de l’étape suivante toujours en accord avec votre environnement, avec les attaques (d’un ou plusieurs adversaires), avec la distance.
Les Gogyô sont créés à partir de la Terre (Chi) et montent vers le Ciel (Kû). Le Tenchi est remplacé par le Chiten, un point.
Ikken Hassô prend alors tout son sens car on peut alors faire face à une infinité de situations. Chaque point de l’Univers convergent vers un seul. Et l’unité est zero.
| 一 | ichi | one; |
| 剣 | ken | sword (originally esp. a doubled-edged sword); sabre; saber; blade; |
| 刀 | tô | sword; katana; |
| 匿 | toku | shelter; shield; hide |
| 解く | toku | to solve; to answer; to untie; |
| 拍子 | hyôshi | (musical) time; tempo; beat; rhythm; the moment; the instance; chance |
| 表紙 | hyôshi | front cover; binding |
| 下 | shita | below; down; under; bottom; beneath; underneath; |
| から kara | from (e.g. time, place, numerical quantity); since; from (originator); |
| 空 | kara | emptiness; vacuum; blank |
| 地点 | chiten | site; point on a map; spot |